C'est à deux pas de la gare de Yurakucho et du quartier d'affaires rénové de Marunouchi, poumon économique de la capitale. Mystar 60, une agence pour l'emploi des seniors, fondée à Osaka en 1990, y a installé ses bureaux à Tokyo. Les rues environnantes sont des ruches de PME spécialisées dans les services, les technologies, les télécommunications, secteurs qui, justement, intéressent Mystar 60. «Notre Japon vieillit, l'âge de la retraite a été repoussé à 65 ans, mais de nombreux hommes qualifiés ou non, de 70 ans et plus, dont la retraite ne suffit pas, veulent travailler. Nous les aidons donc à retrouver un emploi à temps plein ou partiel», explique Shigeo Hirano, 65 ans, cofondateur de l'agence.
«Trauma». Un japonais sur cinq a déjà plus de 65 ans, soit quelque 24 millions d'individus. Et bientôt, un Japonais sur quatre (pour 127 millions d'habitants) aura les cheveux blancs. Au rythme des naissances actuel, 40 % de la population nippone sera sur le point fêter ses 70 ans en 2055 (contre 20 % en 2010). Un cauchemar sociodémographique, et un déclin programmé, qu'aucun des gouvernements PLD (Parti libéral démocrate) qui se sont succédé depuis quarante ans n'a réussi à gérer à ce jour. Au pays des 32 000 centenaires, où l'espérance de vie - grâce aux thés vert et noir à volonté et à une alimentation saine -, s'allonge alors qu'elle est déjà la plus longue au monde (78 ans chez hommes et 85 ans parmi les femmes), Mystar 60 a de très beaux jours devant