Une fois de plus, le ton monte entre Caracas et Bogotá. Le 15 juillet, la Colombie annonçait qu’elle allait permettre à l’armée américaine d’utiliser plusieurs bases militaires sur son territoire. Une décision qui a particulièrement irrité le président vénézuélien, Hugo Chávez, qui y voit une tentative de déstabilisation impérialiste. Quand, quelques jours plus tard, les autorités colombiennes ont laissé entendre que le gouvernement «bolivarien» avait vendu des armes à la guérilla des Farc, Chávez a rappelé son ambassadeur et gelé les relations avec son voisin. Une décision osée car le Venezuela importe cinq fois plus de produits fabriqués en Colombie que le contraire. L’historienne vénézuélienne et intellectuelle progressiste Margarita López Maya dissèque l’attitude du chef de l’Etat vénézuélien envers la Colombie et sa stratégie sur le plan intérieur.
Le 15 juillet, la Colombie annonçait qu’elle allait permettre à l’armée américaine d’utiliser sept de ses bases militaires. Est-ce une menace pour le Venezuela ?
Ce genre d'annonce est toujours une source de préoccupation en Amérique latine. Nous avons une longue histoire d'interventions et d'agressions américaines sur le continent, tout au long du XXe siècle. D'ailleurs, plusieurs gouvernements - le Brésil, l'Argentine et le Chili notamment - ont fait part de leur inquiétude quant à l'utilisation de ces bases, pas seulement le Venezuela. Mais le président Chávez a politisé à l'extrême cette question, comme il le fait souvent, en ordonnant le gel des relations avec le pays voisin. Cette décision va avoir des conséquences néfastes des deux côtés de la frontière car il y a des