En Iran, les procès d’opposants se poursuivent, tout comme les bisbilles au sommet de l’Etat. La quatrième audience du procès des «émeutiers», mardi devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran, a vu défiler une bonne partie de l’intelligentsia et de l’état-major réformateur du pays.
Une vingtaine de nouveaux accusés ont comparu, essentiellement des proches de l’ancien président Mohammad Khatami : plusieurs anciens ministres, des élus, des universitaires et penseurs prestigieux, des journalistes de renom et un universitaire américano-iranien, Kian Tajbakhsh.
«Complot». Comme les 120 autres accusés déjà présentés au tribunal, dont Clotilde Reiss, ils se sont auto-accusés d'avoir fomenté les troubles ayant suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin. Certains d'entre eux ont aussi avoué avoir participé à un «complot» américain visant à déstabiliser l'Iran…
Khatami a dénoncé mercredi ces aveux extorqués et cette parodie de justice. Mais, plus inattendue était la prise de position, le même jour, du Guide suprême, Ali Khamenei, qui a déclaré qu'il n'y avait «aucune preuve» que l'opposition iranienne ait été soutenue par des puissances étrangères. Une manière de se distancer de la féroce répression menée par Ahmadinejad.
Le soutien apporté à ce dernier, alors qu'il était accusé d'avoir massivement fraudé pour se faire réélire, a coûté au Guide une part importante de sa légitimité, notamment dans le haut clergé qui ne se prive pas de le c