De l'émirat islamique proclamé par Jund Ansar Allah (les Soldats des partisans d'Allah), il ne reste qu'une mosquée criblée de balles et des bâtiments éventrés par les combats du 15 août, à l'arme automatique et au lance-roquettes, entre ce groupuscule salafiste et le Hamas à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Les combats ont causé 27 morts et 150 blessés. La maison du cheikh Abdelatif Moussa, 47 ans, le chef spirituel de Jund Ansar Allah, a été totalement rasée. Ce prédicateur enflammé est mort sous les décombres, «suicidé», selon le Hamas, à l'aide d'une ceinture d'explosifs. Les gravats évoquent plutôt un dynamitage en règle.
Charia. «Vingt-quatre barils d'explosif», glisse un habitant du quartier dont la maison voisine a volé en éclats. «Le Hamas n'a pas apprécié que ses militants commencent à fréquenter les prêches du cheikh. Ils voulaient reprendre la mosquée, mais le cheikh a refusé», murmure-t-il en surveillant nerveusement l'arrivée éventuelle de policiers du Hamas. L'endroit a été fermé à la presse. Les images de la mosquée, trouée par les balles du Mouvement de la résistance islamique (acronyme du Hamas), sont interdites.
Traité de «fou» par le ministre de l'Intérieur de Gaza, le cheikh Abdelatif Moussa, qui prêchait le retour à l'islam des «salaf» (les ancêtres, en arabe) du temps du Prophète, gagnait en popularité chez les déçus du Hamas. Le 14 août, il a proclamé, pendant le sermon de la prière du