Un vote historique. Le Japon se prépare à une défaite cuisante du parti au pouvoir et à une nouvelle donne politique. Dimanche soir, à en croire les intentions de vote des Japonais, le Parti démocrate du Japon (Minshuto ou PDJ, centre), né en 1996 de la recomposition du Nouveau Parti du progrès (NPP) dissous et de factions du Parti socialiste japonais (PSJD), devrait remporter une très large victoire. Et mettre fin à presque soixante ans d’hégémonie du Parti libéral démocrate (PLD) sur la vie politique nippone. Malgré une campagne législative plutôt morne, un record de participation (plus de 70 %) est annoncé. Bien qu’ennuyeux et consensuel, le débat télévisé qui a opposé, il y a deux semaines, le Premier ministre, Taro Aso, et son rival, le fortuné Yukio Hatoyama, chef du PDJ pressenti pour lui succéder à 62 ans, a battu des records d’audience.
Partout dans l’archipel, de jeunes candidats du Parti démocrate du Japon, qui ont fait une campagne simple et efficace (à l’aune du slogan «Une politique au service de la vie des gens»), se préparent à s’emparer de fiefs tenus comme des forteresses par les barons du PLD depuis des décennies.
Pauvreté. La victoire pourrait virer au raz-de-marée. L'alternance qui s'annonce a des allures de camouflet pour le Parti libéral démocrate, au pouvoir depuis 1955 (hormis une brève éclipse en 1993). Selon certaines enquêtes, le Parti démocrate serait en mesure de ravir plus de 300 sièges de députés (sur 480), alors qu'il contrôle