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Libération

La junte militaire passe à l’offensive au Kokang

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Birmanie . Environ 30 000 civils ont fui vers la Chine voisine.
publié le 31 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 31 août 2009 à 6h51)

Après plusieurs jours de combats intenses dans le nord de la Birmanie, l’armée a mis en déroute la guérilla ethnique d’origine chinoise du Kokang, dont le petit millier de combattants s’est enfui à travers la frontière sino-birmane. Selon un officiel de la province chinoise de Yunnan, environ 30 000 civils se sont aussi réfugiés sur ce territoire, des commerçants chinois installés au Kokang mais également des membres de cette minorité installée depuis plusieurs siècles dans cette enclave frontalière.

L'offensive birmane, lancée en début de semaine, avait provoqué de rares remontrances de la part de Pékin, qui avait demandé à la junte de «gérer correctement ses problèmes intérieurs et de maintenir la stabilité dans la zone frontalière». Pékin avait aussi demandé aux généraux birmans de garantir la sécurité des Chinois vivant au Kokang. Deux d'entre eux ont été tués lors des combats et le régime a présenté des excuses.

L’offensive de l’armée trouve son origine dans la volonté des généraux de mettre au pas la quinzaine de guérillas ethniques, avec lesquelles des accords de cessez-le-feu avaient été conclus dans les années 1990. Pendant les vingt dernières années, ces minorités ont bénéficié d’une large autonomie. Mais la Constitution, adoptée l’an dernier, requiert la transformation de ces mouvements armés en unités frontalières subordonnées au commandement militaire central birman.

Le Kokang, comme les minorités Wa (Est) et Kachin (Nord), a rechigné, craignant