C’est la rupture, façon nippone. Les Japonais ont massivement donné leurs voix, hier, au Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche) et mis fin à presque soixante ans d’hégémonie du Parti libéral démocrate (PLD) sur la vie politique de l’archipel. En fin de soirée, le PDJ était crédité de 306 sièges sur un total de 480 à la Chambre des députés. Une victoire historique.
Démission. L'échec est cuisant et la défaite amère pour les conservateurs du PLD, fondé en 1955, qui semblait indéboulonnable. Il n'était crédité, hier soir, que de 109 sièges. Autrement dit, il a perdu près de 200 circonscriptions. Plusieurs barons du PLD et de nombreux anciens ministres ont été défaits dans les urnes.
Tirant aussitôt les leçons de ce vote sanction, le Premier ministre Taro Aso, âgé de 69 ans, - et qui se moquait récemment de son rival, Yukio Hatoyama, 62 ans, chef du PDJ, en lui demandant si son programme était «sérieux» - a annoncé sa démission du Parti libéral démocrate. Le PDJ avait fait campagne sur des thèmes fédérateurs : lutte contre le chômage, réduction des disparités sociales, hausse des retraites et des salaires, etc.
Record. La pluie, qui s'est abattue sur Tokyo et une partie du pays, n'aura pas découragé les électeurs. Ces derniers se sont déplacés en masse pour voter le changement. Le taux de participation atteignait, hier soir, 68,7 % et pourrait être supérieur à 70 %. Autre record jamais atteint : parmi les 1374 candidats en lice,