Le 1er septembre 1939 la Pologne est envahie par Hitler, la Seconde Guerre mondiale est déclenchée. Aujourd'hui, 1er septembre 2009, soixante-dix ans ont passé et pourtant… Comment comprendre que des survivants de la Shoah, continuent des dizaines d'années après leur sortie des camps nazis à trembler chaque nuit, dans leurs cauchemars et à se réveiller en sueur à 4 heures du matin sans pouvoir se rendormir ? Comment comprendre que chaque nuit, tout recommence : pour la énième fois ils viennent d'être battus par un blockelteste («chef de block»), ils ont encore vu toute leur famille rentrer dans la chambre à gaz sans rien pouvoir faire et ils savent qu'ils seront les prochains à être sélectionnés pour le gazage et la crémation ! Comment s'expliquer que cette femme, aujourd'hui grand-mère, qui habite dans un appartement confortable à Paris, ancienne enfant cachée en Normandie chez des paysans chrétiens pendant la guerre, sursaute encore quand on sonne à sa porte et ne peut pénétrer dans une gare sans être prise d'une angoisse incoercible ?
La mémoire emprisonnée dans un passé figé et douloureux, c’est toujours le signe du traumatisme psychique. Les survivants, quelle que soit la vie qu’ils ont réussie à mener après la Shoah, quelle que soit la famille qu’ils sont parvenus à créer ou à reconstituer, quelle que soit leur réussite, n’ont en réalité jamais été véritablement libérés du cauchemar et de la menace.
Comment comprendre cela ? La réponse est