Un seul fauteuil de Président et trois gagnants. Le feuilleton de l'élection présidentielle à un tour, organisée dimanche au Gabon pour choisir un successeur au président Omar Bongo, décédé en juin après quarante et un ans au pouvoir, continue. Dans la nuit de dimanche à lundi, les trois favoris du scrutin, Ali Bongo, le fils aîné d'Omar Bongo, l'opposant radical Pierre Mamboundou et l'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame ont chacun annoncé leur victoire. «On a gagné», annonçait dès le début de soirée un conseiller d'André Mba Obame, sûr de lui. Avant le décès du «Vieux», ce dernier était considéré comme un proche du clan Bongo, en particulier d'Ali. Issu de l'ethnie majoritaire des Fang, il a décidé de rouler pour lui, apparaissant comme l'un des principaux rivaux du fils Bongo.
Hier, Libreville a tourné au ralenti. Des militaires étaient postés plus nombreux que d'habitude en bord de mer, où se situe le palais présidentiel et à plusieurs carrefours. Les boutiques ont fermé plus tôt que d'habitude. «Les gens préfèrent rester chez eux pour attendre les résultats», explique un chauffeur de taxi. «Alors qui a gagné ?» demande-t-il, anxieux.
Il devra patienter pour le savoir : aucun résultat officiel ne sera communiqué avant demain, selon la commission électorale. Alors chacun occupe le terrain médiatique. Dans la journée de lundi, les trois vainqueurs autoproclamés ont ainsi multiplié les «déclarations» et les conférences de presse.