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Libération

Abdul Qadeer Khan redevient un électron libre

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Le «père» de la bombe nucléaire islamique était maintenu en résidence surveillée au Pakistan depuis 2004.
par Matthieu Mabin, Islamabad, de notre correspondant
publié le 2 septembre 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 septembre 2009 à 6h51)

Sur le perron d’une somptueuse résidence de Margalla Hills, le quartier chic d’Islamabad, Abdul Qadeer Khan, père de la bombe nucléaire pakistanaise, a retrouvé tout son prestige. Celui dont il avait joui auprès des Pakistanais, lorsqu’il avait fait de son pays, en 1998, la première nation islamique dotée de l’arme nucléaire.

L’homme est désormais libre de ses mouvements. Le tribunal d’Islamabad en avait décidé ainsi en février, mais il aura fallu le dépôt d’une plainte d’avocats devant la Haute Cour de justice de Lahore, pour que l’armée et la police pakistanaises se retirent, hier, des abords de la maison du scientifique. Un retrait qui met fin, de facto, à la situation de résidence surveillée dans laquelle vivait Khan. Prisonnier dans sa maison depuis 2004, après avoir reconnu qu’il avait livré les secrets de sa bombe à la Corée du Nord, à la Libye ou encore à l’Iran, l’homme avait dû «confesser» ses fautes à la télévision publique pakistanaise. Cette mise en scène, avant tout destinée à calmer la colère des Etats-Unis, avait choqué les Pakistanais, qui y avaient vu l’humiliation d’un héros national.

«Honneur». La bombe «a donné aux Pakistanais un sens de l'honneur, de la sécurité, et a été une grande réussite scientifique», aime répéter celui qu'à Islamabad, on appelle en toute simplicité «le père».

A 72 ans, le docteur Abdul Qadeer Khan, qu’on dit malade, est donc libre de ses mouvements. Libre également d’être entendu par les représentan