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Libération

Turquie-Arménie : réchauffement sur le feu

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Diplomatie . Un projet d’accord annoncé entre les ex-ennemis.
publié le 2 septembre 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 septembre 2009 à 6h51)

C’est un nouveau pas vers une normalisation entre la Turquie et l’Arménie. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont annoncé lundi dans la nuit une base d’accord qui sera discutée ces prochaines semaines par les parlements des deux pays. Une décision saluée par Washington et Paris.

D’où vient le conflit ?

«Une normalisation des relations bilatérales permettra une stabilisation régionale», clame le communiqué commun. Région stratégique essentielle pour l'acheminement du gaz et du pétrole de la Caspienne, le Caucase du sud reste une poudrière de conflits régionaux et ethniques hérités de l'éclatement de l'URSS. Les autorités turques avaient reconnu en 1991 la nouvelle Arménie indépendante, mais il n'y avait pas eu l'établissement de relations diplomatiques. Le principal contentieux entre les deux pays porte sur l'extermination des Arméniens de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917, qui a fait un million et demi de victimes selon Erevan. Ankara s'est toujours refusé à reconnaître le génocide et parle de 500 000 morts dans des massacres croisés. Le différend s'est encore aggravé en 1993 avec le soutien donné par Erevan aux indépendantistes du Haut-Karabakh, enclave arménienne sur le territoire de l'Azerbaïdjan, pays turcophone et musulman. La frontière turco-arménienne fut alors fermée et elle le reste.

Quel est l’enjeu ?

Ankara veut désormais mener une active politique de détente régionale. La visite à Erevan, à l'automne denier, du président turc Abdullah Gül,