Sur les photos des années 70, elle apparaît comme une jeune femme brune au regard craintif. Ex-terroriste de la Rote Armee Fraktion (RAF), la Fraction armée rouge, Verena Becker, 57 ans, graciée en 1989, vivait repliée derrière un épais rideau de tournesols dans un quartier bourgeois du sud-ouest de Berlin où elle exerçait le métier de guérisseuse, ignorant visiblement que la justice continuait à s’intéresser à elle. Son arrestation, en fin de semaine dernière, pour sa présumée implication dans le meurtre du procureur général allemand Siegfried Buback (mitraillé dans sa voiture par deux motards casqués le 7 avril 1977) a fait ressurgir le fantôme de la Bande à Baader, plus de trente ans après le Septembre Noir qui marqua le point culminant du terrorisme politique outre-Rhin.
Cette arrestation, alors que plusieurs anciens membres de la Rote Armee Fraktion (RAF) ont bénéficié d’une libération anticipée au cours des derniers mois, montre à quel point le dossier du terrorisme d’extrême gauche est loin d’être clos pour la justice et les enquêteurs allemands.
Trace. Aujourd'hui encore, les exécuteurs de quatre des principaux meurtres revendiqués par ce groupe armé n'ont toujours pas été identifiés et de nombreuses zones d'ombre demeurent : l'assassinat de Siegfried Buback, la mort du patron des patrons allemands, Hans Martin Schleyer (enlevé puis assassiné à l'automne 1977), l'assassinat, le 30 novembre 1989, du chef de la Deutsche Bank, Alfred Herrhausen ainsi que