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Libération
Portrait

Ali, le dauphin tardif

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Ancien rappeur, le nouveau président n’a pas hérité de la roublardise de son père.
publié le 4 septembre 2009 à 0h00

Bongo est mort, vive Bongo ! Longtemps considéré comme un dilettante, un fils à papa jouisseur et paresseux, amateur de rap et de jet-ski, Ali Ben Bongo s’est peu à peu imposé comme le dauphin de son père au sein d’un clan pléthorique. A Libreville, personne ne sait réellement combien Omar Bongo Ondimba, le défunt président du Gabon pendant quarante et un ans, a eu d’enfants.

A 50 ans, son fils aîné a remporté la présidentielle avec plus de 41 % des suffrages, selon les résultats délivrés hier par la Commission électorale, et violemment contestés par ses concurrents. Lors des funérailles de son père, en juin, Ali s'était d'emblée présenté comme son héritier en prononçant l'oraison funèbre et en jurant de perpétuer son action à la tête du pays. Au sein de la famille, seule sa sœur Pascaline, surnommée «la régente» en raison de sa mainmise sur les finances du pays, était à même de pouvoir rivaliser avec lui. Mais cette femme de l'ombre a préféré s'effacer pour éviter un conflit fratricide au sein de la famille.

«Roi de la pop». La vocation politique d'Ali lui est venue sur le tard. Né en 1959 à Brazzaville, où son père effectuait son service militaire, il fut un élève moyen au lycée Sainte-Croix à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et, dit-on, aurait transmis par fax au jury, la veille de la soutenance, sa thèse de droit en Sorbonne. A son retour au pays, les Gabonais découvrent un jeune homme pataud, arborant un look de rappeur. En 1977, il a enregistr