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Gabon : Ali Bongo et les 40 %

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Ali Bongo, fils du défunt chef de l'Etat Omar Bongo, a été élu président du Gabon. Il appelle ses rivaux à accepter le "verdict des urnes". (© AFP Issouf Sanogo)
publié le 4 septembre 2009 à 0h00

L’explosion de colère était prévisible, elle a eu lieu avant même la proclamation des résultats de l’élection présidentielle au Gabon, organisée dimanche suite au décès d’Omar Bongo, en juin. Après des heures de vives tensions en son sein, la Commission électorale a rendu son verdict : Ali Ben Bongo, le fils de son père, l’aurait emporté avec 41,73 % des suffrages. Il aurait ainsi devancé ses deux principaux rivaux, l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame et l’opposant historique, Pierre Mamboundou, crédités tous deux du quart des suffrages exprimés.

Des habitants de certains quartiers de la capitale ont manifesté leur colère, en brûlant notamment des voitures ou en vandalisant des kiosques. «Les Blancs, on va les tuer !» ont lancé certains d'entre eux à des journalistes étrangers, estimant que c'est la France qui a «imposé» aux Gabonais le fils de l'ex-président alors que la majorité d'entre eux s'avouent lassés du «système Bongo», clientéliste et corrompu. Le véhicule d'une équipe de France 3 a été caillassé par un petit groupe de jeunes.

«Brutalités». Auparavant, les partisans de l'opposition, rassemblés près du siège de la Commission, avaient été dispersés sans ménagement par les forces de l'ordre. L'un des candidats, Pierre Mamboundou, a été, semble-t-il, blessé à la tête (lire page 4). «Il y a eu des arrestations et des enlèvements de personnalités. La manifestation était pacifique, nous sommes étonnés de ces brutalités», a déclaré