Tout porte aujourd’hui à croire que Todd Willingham, exécuté en 2004 au Texas, était innocent. Un choc et un précédent dans un pays qui administre l’injection mortelle à 50 condamnés par an en moyenne et une aubaine pour les abolitionnistes.
Prouver l’innocence d’un condamné après sa mort est extrêmement rare aux Etats-Unis et, selon les spécialistes interrogés par l’AFP, aucun Etat n’a jamais officiellement reconnu avoir commis une erreur.
L’affaire Todd Willingham, âgé de 23 ans quand ses trois filles ont péri dans l’incendie de la maison familiale et de 24 quand il a été condamné pour l’avoir allumé, pourrait donc constituer une première.
«Tant que notre système judiciaire commettra des erreurs, dont l'erreur ultime, nous ne pourrons continuer à exécuter des gens», affirme l'association Innocence Project, qui a saisi en 2006 la commission d'éthique texane sur le dossier Willingham.
Mort en clamant son innocence
Si l'innocence du défunt doit encore être établie officiellement par cette commission, son cas illustre «le plus grand dilemme de notre pays sur la peine de mort: sommes-nous prêts ou pas à garder ce système en sachant que des innocents vont être déclarés coupables et exécutés?», explique Rick Halperin, président d'une association texane contre la peine de mort.
En 1992, Todd Willingham avait été condamné par un jury sur la foi d’un rapport d’experts locaux sur les lieux du drame. Il est mort douze ans plus tard en clamant son innocence.
Son histoire, détaillée cette semaine dans un