La «rupture» prônée par Nicolas Sarkozy et les anciennes colonies françaises en Afrique n'a pas duré le temps d'un mandat : le président français a beau multiplier les déclarations, promettre une remise à plat des accords de défense, assurer qu'il veut couper le cordon ombilical, le «pré carré» lui colle aux basques comme le sparadrap du capitaine Haddock. Il a suffi de quelques gestes, de quelques maladresses et d'un peu de peur, en tout début de mandat, pour que les Africains comprennent le message subliminal : pas plus que ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy n'entend rompre - ou ne parvient à le faire - avec les délices vénéneux de la «Françafrique», alors qu'il avait proclamé, dès 2006 à Cotonou, sa volonté de «rompre avec les pratiques du passé» et d'entamer un échange d'égal à égal, basé sur les seuls intérêts de chacun.
«Conseils». Premier acte : le 6 mai 2007, Omar Bongo est le premier chef d'Etat à saluer au téléphone le nouveau président français. Mais, le lendemain, il donne, sur RFI, une version autrement croquignolesque de cet échange. Ce serait Sarkozy qui aurait appelé le doyen des chefs d'Etat africain et non le contraire, pour le «remercier de ses conseils» durant la campagne électorale. L'Elysée ne dément pas.
Deuxième acte : en juillet 2007, Nicolas Sarkozy veut effectuer une première minitournée africaine. L’Elysée songe à l’Afrique du Sud, au Ghana, tous deux anglophones et exemplaires à des titres divers mais, faute de te