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Libération
Reportage

L’Otan de bavures en revers

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Afghanistan. Vendredi, un bombardement a tué 90 personnes dans le nord du pays.
publié le 5 septembre 2009 à 0h00

La nouvelle bavure de la coalition internationale en Afghanistan tombe on ne peut plus mal, alors que le pays attend toujours le résultat de l’élection présidentielle de la fin août. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un bombardement effectué par un avion de l’Otan a tué 90 personnes, dont un nombre important de civils, dans la province de Kunduz, dans le nord de l’Afghanistan.

La frappe aérienne, demandée par l'armée allemande qui exerce le commandement dans la province de Kunduz, visait un groupe de rebelles qui s'étaient emparés de deux camions-citernes d'essence sur une grande route, près de la localité d'Angorbagh. Selon les témoignages d'un villageois rescapé et d'un porte-parole de la police locale recueillis par l'AFP, un ou deux camions s'étant embourbés dans le lit d'une rivière, les rebelles - des talibans ou des combattants du Hezb-e islami, très présent dans cette province - ont invité la population à vider le camion de son essence. «Les villageois se sont rué vers la citerne avec tous les bidons et bouteilles qu'ils pouvaient emporter», a raconté le témoin, Mohammed Daoud. C'est alors que l'aviation de l'Isaf (la force de l'Otan en Afghanistan) a pris pour cible le convoi. «Il y avait de 10 à 15 talibans sur le toit de la citerne et c'est à ce moment qu'ils ont bombardé. Tous ceux qui étaient là sont morts.»

Fief. Vendredi matin, les corps d'au moins huit personnes complètement brûlées étaient visibles à l'hôpital de Kun