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Libération

Texas : la peine capitale en procès

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Une enquête du «New Yorker» démontre l’innocence de Todd Willingham, condamné à mort pour le meurtre de ses enfants dans un incendie volontaire, et exécuté en 2004.
publié le 5 septembre 2009 à 0h00

Et si le Texas avait exécuté un innocent ? La question est sur toutes les lèvres après la publication de l'enquête de l'hebdomadaire New Yorker, qui accuse cet Etat américain, connu comme le plus grand pourvoyeur de condamnés à mort, d'avoir sciemment assassiné Todd Willingham. Exécuté en 2004 pour l'incendie volontaire de sa maison ayant entraîné la mort de ses trois enfants, ce Blanc texan, âgé de 23 ans au moment du drame, avait toujours protesté de son innocence. Apparemment avec raison…

L'enquête, menée dix-huit ans après les faits par The New Yorker, conclut à un déni de justice. Et ce que tout le monde appelle désormais «l'affaire Willingham» provoque un choc dans le pays. Car, toujours favorable à la peine de mort quand elle est convaincue que le condamné est coupable, l'opinion américaine vacille à chaque fois qu'on évoque l'exécution d'un innocent.

Le drame s’est produit en 1991 dans une banlieue ouvrière de Corsicana, un gros bourg du nord-est du Texas. Willingham dormait quand le feu a pris dans sa maison de plain-pied, une construction en bois. Il n’a sauvé aucune de ses trois fillettes. Ce sont les seuls faits avérés.

Malchance. Il est certain que l'homme a au moins joué de malchance. Sa femme était absente. Elle ne l'a jamais cru coupable mais a quand même demandé le divorce. Les enquêteurs ont conclu à un feu d'origine criminelle sans en apporter la preuve. La rapidité avec laquelle l'incendie s'est propagé les a conduits à pen