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Libération
TRIBUNE

La taxe carbone est nécessaire

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publié le 7 septembre 2009 à 0h00

En juillet, lors de la remise du rapport Rocard, le consensus paraissait large en faveur d’une taxe carbone. Quelques semaines plus tard, il a visiblement disparu. Pourtant, la France a grand besoin de rendre sa fiscalité plus verte. Cette taxe n’est certes pas «la» solution au changement climatique. Face au défi de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici quarante ans, elle n’est en effet qu’un des nombreux instruments qu’il faut mettre en œuvre. Des normes plus strictes, des règles d’urbanisme différentes ou le soutien à telle ou telle innovation seraient tout aussi susceptibles d’avoir des effets importants. De telles mesures agiraient en effet sur des investissements lourds, structurants, qui déterminent au moins autant le volume des émissions de carbone que le seul arbitrage du consommateur en train de comparer les prix au supermarché.

Il n’en reste pas moins que, dans des économies de marché décentralisées, il est utile et nécessaire de modifier les prix relatifs en intégrant progressivement aux coûts de production ceux dus au changement climatique, ignorés jusque-là. Surtout dans un pays comme la France qui est pour l’instant un des pays d’Europe qui taxe le moins l’énergie : selon la Commission européenne, ces taxes ne pèsent en effet que 1,4 % du PIB dans l’Hexagone, contre 1,8 % en moyenne dans l’Europe des Vingt-Sept et même 2,2 % au Danemark et en Suède, qui ne passent pas pour les pays les plus antisociaux de l’Union.

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