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analyse

Quand Robert Bourgi, le «M. Afrique» de Sarkozy, ne tient pas sa langue

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Le conseiller de Nicolas Sarkozy a dévoilé quelques secrets de la Françafrique lundi matin sur RTL, et notamment les circonstances de l'éviction de Jean-Marie Bockel, ex-secrétaire d'Etat à la Coopération.
par THOMAS HOFNUNG
publié le 7 septembre 2009 à 19h13
(mis à jour le 7 septembre 2009 à 19h14)

C'est une éminence de moins en moins grise. Qualifié jusqu'ici de conseiller occulte du président Nicolas Sarkozy pour les questions africaines, l'avocat Robert Bourgi multiplie désormais les interventions à visage découvert dans les médias. Lundi matin, il était sur RTL. La veille, on l'avait vu sur Canal+. Ces dernières semaines, Libération et Le Monde ont dressé son portrait. Considéré comme le dernier des gardiens de la «Françafrique», cet homme rond et caustique, très proche de Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, semble avoir décidé à quitter l'ombre pour la lumière. Au risque de se brûler?

Le 29 août, à la veille du scrutin présidentiel au Gabon,cet avocat franco-libanais, né au Sénégal, affirme dans Le Monde qu'il soutient Ali Bongo, le fils du président décédé en juin dernier, et précise, pour ceux qui n'auraient pas bien compris, il rappelle qu'il est un ami «très écouté» de Nicolas Sarkozy.

Jeudi 3 septembre, les résultats tombent à Libreville: Ali Bongo, pourtant honni par une partie importante de la population gabonaise, est officiellement élu avec un peu plus de 41% des voix. Aussitôt, des incidents éclatent à Libreville, mais aussi à Port-Gentil, la capitale économique, où ils se sont poursuivis jusqu’à ces derniers jours. Les émeutiers, proches de l’opposition, s’en prennent à la France, en incendiant le consulat à Port-Gentil, et des stations Total, la compagnie pétrolière qui exploite le pétrole gabonais depuis l’indépendance. A