En prison pour un pantalon. Loubna Hussein, la jeune Soudanaise devenue célèbre pour avoir dénoncé une loi punissant le port du pantalon de 40 coups de fouet, a été envoyée hier en prison pour avoir refusé de payer l’amende de 200 dollars (140 euros) à laquelle venait de la condamner un tribunal de Khartoum.
En fait, Loubna Hussein, qui est du genre entêtée et a de la suite dans les idées, met les autorités soudanaises dans l’embarras, en refusant tout compromis. C’était exactement son but. Elle avait été arrêtée, ainsi que plusieurs amies, par des sbires de la police des mœurs dans une cafétéria de la capitale soudanaise en juin. Motif : bien que voilée, elle portait un pantalon, «offensant» la morale publique. Contrairement à ses amies, elle refuse la peine de circonstance : dix coups de fouet. Poursuivie devant un tribunal, elle en risque donc 40 au titre d’une loi instaurée en 1991 par la junte islamiste encore au pouvoir. La jeune femme, qui bénéficie d’une immunité du fait qu’elle est employée par les Nations unies à Khartoum, préfère démissionner que s’en prévaloir. Très éduquée et politisée, Loubna Hussein, qui a une formation de journaliste et écrit régulièrement des billets acides dans la presse, veut démontrer l’absurdité de la loi en allant jusqu’au bout, d’autant qu’elle n’est pas systématiquement appliquée et qu’il n’est pas rare de voir des femmes en pantalon à Khartoum.
Après plusieurs reports, le procès a finalement eu lieu hier. Tandis qu’une centaine de femm