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Libération

Sri-Lanka : après la guerre, la répression

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Droits de l’homme. Le régime ne tolère aucune critique ni regard indépendant sur ses activités.
publié le 8 septembre 2009 à 0h00

Dans le Sri Lanka d’après-guerre, il ne fait pas bon être humanitaire, militant des droits de l’homme ou journaliste. Depuis la fin des combats de Colombo contre les Tigres tamouls, le 20 mai, la répression va bon train.

Dimanche, les autorités sri-lankaises ont ordonné à James Elder de quitter le pays sous quinze jours. Colombo reproche au porte-parole de l'Unicef d'avoir évoqué «l'inimaginable enfer» vécu par les enfants dans le conflit. Plusieurs fois, il avait appelé les autorités à faciliter la circulation des ONG qui aidaient les 300 000 déplacés, parqués dans des camps de la région de Vavuniya (nord). Le ministère sri-lankais des Affaires étrangères a vu là de la «propagande en faveur de l'organisation des Tigres tamouls».

«Cette expulsion est une première, qui va ouvrir la porte à d'autres, juge, inquiet pour son sort, un représentant de l'ONU à Colombo. D'habitude, les autorités ne renouvellent pas le visa. Cette fois, elles expulsent. Un stade est franchi.» James Elder n'est pas le seul humanitaire à avoir été victime d'un abus de pouvoir. Selon nos informations, un coordinateur chargé de la sécurité du personnel onusien a été expulsé de la même manière en juillet. D'après ses collègues, Peter McKay aurait eu le tort d'établir un décompte des civils morts et blessés depuis janvier.

«Les autorités veulent affaiblir l'ONU par tous les moyens», estime un chargé de mission aux Nations unies, qui rappelle que la police détient d