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Portrait

Steinmeier, un candidat un peu gauche

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Le ministre des Affaires étrangères peine à exister face sa rivale.
publié le 8 septembre 2009 à 0h00

La bavure militaire de l'Otan en Afghanistan, imputée à une erreur d'appréciation du quartier général allemand, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives à Frank-Walter Steinmeier, en panne dans les sondages. Le candidat social-démocrate à la chancellerie, profitant de l'antimilitarisme d'une forte partie de la population, a condamné cette bavure, qualifiée de «très grave» et embarrassante pour la CDU, qui occupe le poste de la Défense.

Eternel numéro 2, Steinmeier, 53 ans, a le plus grand mal à se démarquer de son mentor, Gerhard Schröder, et de sa patronne au gouvernement, Angela Merkel. «Rarement un politicien aura été traité par l'opinion de façon aussi injuste que lui», estiment les politologues.

Lorsqu’on interroge les Allemands à son sujet, ceux-ci ne tarissent pas d’éloge : sympathique, sérieux, digne d’estime, crédible, sincère… Pourtant, l’actuel ministre des Affaires étrangères ne parvient pas à se défaire de son image de fonctionnaire un brin ennuyeux, de technocrate trop poli. Steinmeier est tout autant dépourvu de charisme qu’Angela Merkel. Sauf que c’est à elle et à elle seule que reviennent les lauriers du pouvoir que la CDU et le SPD se partagent depuis 2005.

Rien ne prédestinait Steinmeier à devenir candidat à la chancellerie. Ce fils de menuisier, le seul de sa famille et l'un des premiers de son village à «avoir passé le bac», a fait ses armes en politique dans les rangs de la gauche du SPD. Juriste de formation, il a pris de la bo