Menu
Libération

Le juge Baltazar Garzón accusé

Article réservé aux abonnés
publié le 10 septembre 2009 à 0h00

Baltasar Garzón, le célèbre juge espagnol à l’origine de l’arrestation de Pinochet en 1998, s’est rendu hier midi au Tribunal suprême, à Madrid, pour s’asseoir… sur le banc des accusés !

Garzón est mis en cause par un syndicat judiciaire d'extrême droite, Manos Limpias («Mains propres»), pour avoir ouvert une enquête, au printemps, contre le régime franquiste. Le magistrat avait notamment exigé, en vain, que toute la lumière soit faite sur la répression menée par le Caudillo à partir de 1939. Le chef d'accusation ? Le «juge étoile» serait coupable de prévarication dans cette affaire, c'est-à-dire qu'il aurait agi de mauvaise foi. Il est toutefois peu probable que Garzón, fustigé par la presse conservatrice, soit suspendu de ses fonctions, comme le réclame le syndicat Manos Limpias. Celui qui s'est attaqué à des dictatures latino-américaines (Argentine, Chili, Guatemala) pour crimes contre l'humanité paie le prix d'en avoir fait autant dans son propre pays, où aucun responsable franquiste n'a jamais été inquiété par la justice.

La prestigieuse Commission internationale des juristes, à Genève, a apporté son soutien à Baltasar Garzón. L'Association pour la récupération de la mémoire historique (l'ARMH), qui se bat pour l'ouverture des fosses communes de la guerre civile, s'est aussi solidarisée avec le magistrat de l'Audience nationale : «Il est incompréhensible que le fait d'essayer de rendre justice aux milliers de gens victimes de violations de leurs droi