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Analyse

Une dictature qui se rit des sanctions

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Les mesures économiques contre le régime restent sans effet. Cibler le secteur des hydrocarbures serait plus efficace, mais pas sans danger.
publié le 10 septembre 2009 à 0h00

Pas question de sanctionner la compagnie privée française Total qui est, aux côtés de la Chine, un des plus gros investisseurs en Birmanie. Le 11 août, suite à la condamnation de l'opposante et prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi à 18 mois de résidence surveillée supplémentaires, l'Union européenne a décidé de nouvelles mesures punitives contre la junte militaire au pouvoir. Celles-ci comprennent des interdictions de visa à des personnalités birmanes et des gels d'avoirs de membres de la junte. Elles s'ajoutent à de nombreuses mesures déjà prises depuis 1996, telles que l'interdiction d'exportation d'armes. Il n'a absolument pas été question de sanctions dans le domaine stratégique du gaz et des hydrocarbures, qui auraient concerné Total. L'éventualité de mesures punitives touchant le pétrolier français n'a même pas été vraiment évoquée dans les discussions entre les pays de l'UE. «Il n'y a pas eu de débat approfondi sur cette question», nous affirmait hier un diplomate européen.

Le rapport Kouchner. «Le seul moyen de pression économique sérieux [contre la Birmanie] serait évidemment le groupe Total. Pour le reste, il n'y a pas de commerce entre l'Unioneuropéenne et la Birmanie», reconnaissait le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner en mai devant une commission de l'Assemblée nationale. Mais celui-ci s'empressait d'ajouter qu'une telle action était impossible dans la pratique. L'arrêt de