D'après l'échéancier initial, la «tour de la Liberté» devait être inaugurée en 2009 et l'ensemble du site achevé en 2015, le tout pour un coût total de 12 milliards de dollars. Huit ans après les attentats, cet objectif est très loin d'être atteint.
«Ground zero» demeure un trou béant au coeur de Mahnattan. Un capharnaüm de grues et d'échaufaudages a remplacé les milliers de tonnes de débris. La crise économique est venue compliquer le financement du budget, sans cesse revu à la hausse. La presse a révélé dernièrement que les retards étaient plus importants qu'annoncés et que les derniers buildings ne seraient pas terminés avant 2036.
Faire son deuil
La cicatrice urbaine est désormais douloureuse pour une population désireuse de passer à autre chose. Depuis l'attaque terroriste, New York n'a jamais retrouvé l'insouciance qui en faisait un des rares oasis de frivolité dans une Amérique puritaine. La lourdeur des contrôles aux aéroports décourage une partie des touristes européens de s'offrir une escapade shopping, tout comme les inquiétants cerbères qui filtrent avec zèle l'entrée de tous les bâtiments publics de la ville.
Le jour même des attaques, le maire Rudolph Giuliani déclarait : «Nous reconstruirons. La skyline sera complète à nouveau.» Larry Silverstein, détenteur d'un bail de 99 ans signé peu avant le 11 septembre 2001, ajoutait peu après : «Ne pas reconstuire cette partie de New York serait donner aux terroristes la victoire qu'ils cherchent.»
Moins de deux ans après