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Libération

Medvedev s'essaie au droit d'inventaire

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Le président russe a critiqué l'héritage des années Poutine, son actuel Premier Ministre.
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publié le 11 septembre 2009 à 16h17
(mis à jour le 11 septembre 2009 à 16h20)

«Economie primitive», «démocratie faiblarde», «instabilité» au Caucase, «peuple d'alcooliques», le leader russe Dimtri Medvedev ne mâche pas ses mots. Sous le titre «Russie, en avant!», le chef du Kremlin a dressé un tableau alarmiste de son pays dans un papier publié sur le site Gazeta.ru.

Comme il n'est au pouvoir que depuis mai 2008, ses attaques visent à l'évidence son prédecesseur et actuel Premier Ministre Vladimir Poutine, coupable de n'avoir pas su «se débarasser d'une humiliante dépendance vis-à-vis des matières premières (...) et d'ignorer, comme à l'époque soviétique, les besoins de l'Homme».

Le Président pointe aussi du doigt les tendances paternalistes largement répandues qui génèrent «un manque d'initiative et un déficit de nouvelles idées» et appelle à se débarrasser de mauvaises traditions comme «les pots-de-vin, le vol, la paresse mentale et spirituelle ou l'alcoolisme.»

Un fauteuil pour deux

Quel mouche a donc piqué Medvedev ? La construction bicéphale au sommet de l'Etat doit commencer à devenir inconfortable. Face au manque de charisme de son jeune poulain de 42 ans, Poutine conserve une forte popularité auprès de la population et des réseaux intacts, hérités de l'époque KGB.

Pour Nikolaï Petrov du centre Carnégie : «le tandem ne peut pas fonctionner pendant la crise parce que ce système complique la prise de décisions». On imagine mal en effet Nicolas Sarkozy devenir un jour le Premier Minis