«Tatiana, mère porteuse, jeune, en bonne santé, groupe sanguin A +, ayant déjà eu un enfant et désireuse d’aider une famille.»
Une description lapidaire pour un ventre à louer… Les annonces de ce type pullulent sur les sites Internet et forums ukrainiens, accompagnées de tarifs, en dollars ou en euros. Alors que dans la plupart des pays européens, la gestation pour autrui est interdite, qu'en France, sa légalisation est un sujet de débat réanimé par la prochaine révision de la loi de bioéthique, en Ukraine, l'affaire est réglée : être mère porteuse, c'est légal. Et les candidates sont nombreuses, alléchées par de conséquentes promesses de rétribution, alors que le salaire moyen ukrainien avoisine les 170 euros.
Ici, tout se vend, ovules, sperme et ventres, grâce à un cadre légal très permissif conçu pour remédier à une démographie en berne depuis la chute de l'URSS. Surfant sur le désir d'enfant, les cliniques spécialisées dans la médecine de la reproduction appâtent le client bien au-delà des frontières de l'Ukraine. Ainsi, à la mi-juin, le Conseil de l'ordre des médecins français a mis en garde les praticiens hexagonaux contre le «racolage» opéré par certaines officines basées en Ukraine (mais aussi en Espagne ou en Grèce) qui proposent aux médecins de leur envoyer des patientes avec à la clé une «promesse de rétrocommission pour chaque patiente adressée».Des agences se chargent ensuite de trouver la femme qui fera couveuse pendant neuf mo