Devant les 535 parlementaires américains, réunis mercredi soir au grand complet, c’est le candidat Obama qui a refait surface. Et les 53 % d’électeurs qui l’ont élu en novembre n’ont pas été déçus. Son allocution de quarante-sept minutes, digne de ses plus grands discours de campagne, a réaffirmé à ceux qui en doutaient, que le Président pouvait faire preuve de leadership. Une heure après son intervention devant le Congrès, destinée à convaincre une nation divisée et sceptique quant au bien-fondé de son projet de réforme de la santé, 67 % des téléspectateurs interrogés par CNN se disaient désormais en faveur de ce plan, contre 53 % auparavant.
L'éloquence et la passion du talentueux orateur ont de nouveau fonctionné : «Je ne suis pas le premier président à embrasser cette cause, mais je suis déterminé à être le dernier», a lancé d'emblée Obama, applaudi à tout rompre par ses alliés démocrates. A ses détracteurs, Obama s'est fait fort de rappeler que le Congrès avait déjà trouvé un terrain d'entente sur 80 % des dispositions de son projet. De quoi faire taire ceux qu'il a qualifiés de «calculateurs», prêts à tout pour «tuer et non améliorer» le texte, à un an des élections de mi-mandat. On se souvient de la phrase assassine du sénateur républicain de Caroline du Sud, Jim DeMint : «Si nous sommes capables de stopper Obama [sur la santé], ce sera son Waterloo.»
Le Président a répondu avec force, point par point, aux attaques des républicains, t