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Libération

A Shanghai, la désillusion de l’architecte français

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publié le 12 septembre 2009 à 0h00

Pour sauver leur centre historique, la municipalité de Shanghai et l'atelier d'urbanisme de l'université de Tongji sont venus chercher à Paris l'architecte Antoine Grumbach : son travail de réhabilitation de vieux quartiers populaires parisiens avait impressionné les visiteurs chinois partis de Shanghai faire le tour du monde pour repérer les expériences de rénovation des vieux centres-villes. Antoine Grumbach, accompagné d'un stagiaire chinois de son agence, se lance dans l'aventure en 2002 : «Le centre historique de Shanghai est comparable à certains coins de Paris, explique-t-il. Ce n'est pas un quartier de monuments historiques au sens traditionnel du terme, mais un quartier populaire avec des canaux comme à Venise - mais ils ont été comblés à la fin du XIXe siècle pour faire des rues -, des maisons en bois rouge, avec des cours intérieures, et au rez-de-chaussée des boutiques : un gigantesque marché de commerces au cœur de la ville. Ce quartier raconte toute la mémoire de l'histoire de Shanghai.» L'architecte et son équipe font alors un plan d'aménagement maison par maison, rue par rue, détruisant certaines maisons, en réhabilitant d'autres, rouvrant les canaux. Leur projet est adopté avec enthousiasme par la municipalité, Antoine Grumbach devient même «citoyen d'honneur» de la ville de Shanghai. Puis viennent les promoteurs. La ville a divisé le secteur en quatre pour quatre promoteurs. Celui qui a hérité de la zone du projet Grumbach lance à nouveau un conc