Que peut-il y avoir de commun entre un Premier ministre israélien qui disparaît pour une visite secrète à Moscou, un cargo maltais chargé de bois qui s'évanouit au large de l'Europe et un chef du gouvernement russe qui prend ses distances avec l'Iran ? La réponse repose vraisemblablement au fond de la cale de l'Arctic Sea, ce vaisseau fantôme disparu, fin juillet, près des côtes de l'Europe et retrouvé près de celles de l'Afrique après deux semaines d'errance.
Odyssée. L'Arctic Sea, ce n'est pas encore un scandale mais déjà un roman à énigmes. L'odyssée du cargo n'en finit plus de soulever des conjectures et d'émouvoir les capitales. Seule certitude : la version officielle russe comporte trop d'incohérences pour être vraie. Moscou n'en démord pas : le vraquier, battant pavillon maltais et transportant une cargaison de bois finlandais destinée à l'Algérie, a été une première fois assailli en mer Baltique, puis une seconde fois au large du Portugal, le tout dans le but de rançonner l'armateur, selon la version officielle.
Lancée dans une course-poursuite à la James Bond, encadrée par des sous-marins nucléaires, la marine russe, qui n’avait, soi-disant, jamais perdu la trace du navire, a sauvé le bateau repéré près des îles du Cap-Vert, libéré l’équipage et capturé huit «pirates», tous originaires de l’ex-URSS. Six d’entre eux habitaient Tallinn, la capitale de l’Estonie. Ils se sont tous rendus sans tirer un seul coup de feu.
Pourquoi la marine