La fièvre qui a embrasé la semaine dernière le Gabon à l’annonce de l’élection d’Ali Bongo, le fils du défunt Omar Bongo, semble en grande partie retombée, même si l’atmosphère demeure tendue chez les perdants. A Port-Gentil, fief de l’opposant Pierre Mamboundou, où la révolte et la répression ont été les plus fortes, les restes des barricades ont été enlevés. Les violences y ont fait 3 morts selon les autorités, 15 au moins d’après l’opposition. Plus de 300 personnes ont été interpellées.
Plusieurs chefs d'Etat, dont Nicolas Sarkozy, ont déjà félicité Ali Bongo. Son élection n'est pourtant pas encore complètement effective : ses adversaires ont jusqu'au 19 septembre pour déposer des recours devant la Cour constitutionnelle. Terence, un étudiant, ne se fait guère d'illusions. «Ali est notre président et on va faire avec», soupire-t-il. Il a voulu croire au «changement» : il a fait partie des 2 000 personnes qui ont campé devant la commission électorale à Libreville, la nuit précédant les résultats. A l'aube, ce sit-in avait été dispersé sans ménagement par l'armée. «On a cru que Bongo était mort avec son système corrompu et clientéliste», raconte-t-il. Avec la victoire de son fils, «ce sont les mêmes» qui vont gérer l'Etat. Peut-être, dit-il, dubitatif, qu'Ali «surprendra» les Gabonais, en gérant mieux que son père.
L'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame (deuxième avec 25,88 % des voix) et Mamboundou (troisième avec 25,22 %) -