Florence Hartmann a été condamnée hier par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à une amende de 7 000 euros pour outrage à la cour. La journaliste française, ex-correspondante du Monde à Belgrade et ancienne porte-parole de la procureure du TPIY Carla del Ponte, a accueilli ce verdict debout, le visage grave.
Son avocat, Me Guénaël Mettraux, n'a pas caché sa déception. «Dans cette affaire de principe ayant trait à la liberté d'expression, il est question des limites acceptables au travail des journalistes. Des limites désormais pénales, avec ce verdict qui va faire jurisprudence. Des conséquences graves et lourdes, pour avoir discuté de faits publics et relevant de l'intérêt public.» Il envisage de faire appel.
Le tribunal a une nouvelle fois reproché à Hartmann d'avoir cité des documents confidentiels dans son livre Paix et châtiment, les guerres secrètes de la politique et de la justice internationale (1). La journaliste était revenue sur les motivations des juges du TPIY qui ont décidé de restreindre l'accès aux archives que la Bosnie voulait consulter. Des documents essentiels pour évaluer le rôle du président serbe Slobodan Milosevic dans les crimes en Bosnie, tels que le massacre de 7 000 civils à Srebrenica, en juillet 1995. Ces archives ont été au cœur d'une controverse, en mars 2005, lorsque cette restriction a été dénoncée comme un marché entre la Serbie et le TPIY.
Hier, le tribunal a reconnu que «cert