Selon des résultats partiels portant sur 95% des bureaux de vote, Hamid Karzaï a obtenu 3.009.559 de voix contre 1.558.591 (28,1%) pour le Dr Abdullah Abdullah, soit la majorité absolue théoriquement nécessaire pour gagner au premier tour de la présidentielle.
Pourtant, le camp de l'actuel président, au pouvoir depuis fin 2001, ne crie pas encore victoire. Dès le soir du vote, le 20 août dernier, plusieurs observateurs afghans et étrangers avaient signalé des irrégularités dans tout le pays. Le lendemain, Dr Abdullah accusait le président sortant de fraudes massives, organisées avec la complicité de l'Etat.
Lundi, l'ancien ministre des affaires étrangères a renouvelé ses accusations et demandé l'organisation d'un second tour, arguant que «la confiance de la population serait restaurée», et convaincu que «malgré la situation sécuritaire, plus de gens iront voter car ils auront le sentiment que ça fonctionne». Il a aussi ajouté que «si le président Karzaï gagne en respectant les règles, cela lui donnera une légitimité.»
Le temps aussi est compté
Face aux pressions locales et internationales, la Commission des plaintes électorales (ECC) a ordonné la semaine dernière le recompte des bulletins pour les bureaux de vote où avaient été découvertes «des preuves claires et convaincantes de fraude». Son président, Grant Kippen, a précisé mardi que «près de 2500 bureaux de vote», sur un total de 25450, «sont concernés par cet ordre, et toutes les provinces sont touch