Dans la catégorie «conflits oubliés», le Yémen mérite sans doute le podium. Hormis pour quelques kidnappings de touristes inconscients, ce pays désertique de la Péninsule Arabique fait rarement l'actualité.
Le nord du Yémen est pourtant en guerre depuis 2004. Le 11 août 2009, le gouvernement, à dominante sunnite, a lancé l'opération «terre brûlée» contre la rébellion des al-Houtistes, confinée dans la province de Saada. Ces derniers sont les ultimes représentants du zaydisme, une branche du chiisme qui reconnaît l'imam Zayd Ben Ali comme le cinquième et dernier imam. L'armée a affirmé ce mardi avoir tué 40 de leurs combattants au cours des trois derniers jours, et reconnu avoir perdu 7 hommes dans une embuscade sur une route à l'est de Saada.
Les humanitaires inquiets
Les rares organisations humanitaires présentes sur place s'alarment des conséquences pour les populations civiles, exposées aux affrontements terrestres et aux bombardements de l'armée gouvernementale. Dans un communiqué publié le 9 septembre, le CICR rapporte que «20000 personnes ont réussi à fuir les combats et à atteindre Saada, augmentant ainsi d'un tiers la population de la ville. Le prix des produits de base a subi une hausse massive. La population locale a dû partager avec les nouveaux arrivants ses déjà maigres ressources en nourriture, eau et médicaments.» Le