Six jeunes Marocains, dont une journaliste, vont être traduits en justice pour «tentative d'incitation à la rupture du jeûne en public». Ils sont accusés d'avoir tenté une rébellion inédite à Mohammedia (80 km au sud de Rabat) avec un repas public pour protester contre une loi «punissant tout musulman rompant publiquement le jeûne du ramadan» avant le repas d'Iftar, au coucher du soleil. C'est la première fois que s'affiche un groupe de «non-jeûneurs». Ils exigent l'abrogation de cette loi, qui présente, selon eux, une évidente atteinte à la liberté personnelle dans un pays où ceux qui ne sont pas musulmans, et notamment les touristes, peuvent continuer à faire bombance la journée pendant le «mois sacré». Leur association, Mouvement alternatif pour la défense des libertés individuelles, est inconnue des autorités. Le Conseil des oulémas (théologiens) a dénoncé, sans surprise «un acte odieux qui défie les enseignements de Dieu et du Prophète». La charia (la loi islamique) reste un des fondements du droit marocain pour le reste largement inspiré du système français. Mais au cours des dernières années, il y a eu au Maroc comme dans tous les pays arabo-musulmans un retour du religieux avec la progression de l'islamisme et du conservatisme sur fond de quête identitaire. L'obéissance à la tradition n'est jamais aussi surveillée que pendant le mois du ramadan, où les croyants sont appelés à s'abstenir de boire, de manger, de fumer et de tout rapport sexue
Histoire
l’Appel des non-jeûneurs du Maroc
Article réservé aux abonnés
par Clara SCHUMANN
publié le 16 septembre 2009 à 0h00
Dans la même rubrique