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Portrait

Farouk Hosni, le peintre s’emmêle les pinceaux

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Ce proche de Moubarak n’a pas hésité à surfer sur les sentiments anti-israéliens de l’opinion pour faire carrière.
publié le 17 septembre 2009 à 0h00

Il s’y voit déjà. Une évidence. Comment le poste de secrétaire général de l’Unesco pourrait-il lui échapper, à lui, Farouk Hosni, 71 ans, dont vingt-deux comme ministre de la Culture ? Côté CV, a priori, rien à redire : peintre, conseiller culturel à Paris, puis directeur de l’Académie égyptienne des arts à Rome, avant le maroquin ministériel en 1987, l’homme a le profil de l’emploi. D’autant que l’Egypte, côté culture, n’est pas la moindre des références. Splendeurs pharaoniques, coptes et islamiques : le pays abrite parmi les plus riches témoignages civilisationnels au monde. Sans parler d’un patrimoine cinématographique, littéraire et musical unique dans le monde arabe, de Naguib Mahfouz à Oum Kalsoum en passant par Youssef Chahine. Et qu’importe que cette glorieuse énumération masque un état des lieux en réalité déplorable : pour l’Egypte, l’élection de Farouk Hosni était acquise, il y a un an.

Tabou. Puis vint le scandale. Un «dérapage», plaide Farouk Hosni : l'an dernier, pris à parti par un député islamiste- le ministre cible régulière des Frères Musulmans - ,il rétorque :«Je brûlerais moi-même les livres israéliens s'il en trouvait dans des bibliothèques égyptiennes.» En Egypte, où la population n'assume toujours pas la paix avec Israël, le refus de toute normalisation culturelle avec l'Etat juif est unanime. Les rares à braver le tabou, comme le dramaturge Ali Salem, sont des parias. Personne ne se scandalise qu'on interdis