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La gauche divisée laisse passer Barroso

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Europe. Pourtant controversé, le Portugais a été réélu à la tête de la Commission avec la majorité absolue.
par Jean Quatremer, Envoyé spécial à Strasbourg
publié le 17 septembre 2009 à 0h00

José Manuel Durão Barroso a été investi dans un fauteuil, hier, par le Parlement européen réuni en session plénière dans la capitale alsacienne. Sur les 718 députés qui ont pris part au scrutin (sur 736), 382 ont accepté qu’il effectue un second quinquennat à la présidence de la Commission européenne, contre 219 et 117 abstentions. Il dépasse ainsi la majorité absolue des membres du Parlement (369 voix), celle qui sera exigée si le traité de Lisbonne entre en vigueur, même si aujourd’hui une majorité simple des voix exprimées lui suffisait.

La faiblesse de son opposition est frappante. En comparaison, en 1994, le Luxembourgeois Jacques Santer, une personnalité infiniment moins controversée, n’avait été élu que par 260 voix contre 238… Barroso peut donc triompher : alors qu’il se présentait avec un bilan très controversé - lui qui a fait de la dérégulation l’alpha et l’oméga de son premier mandat - il a perdu peu de voix par rapport à juillet 2004 : à l’époque, il avait été investi par 413 voix contre 251 et 44 abstentions.

Domination. Il doit certes son score à la très forte domination de la droite en Europe, qui a gagné les élections européennes de juin et dirige 22 gouvernements sur 27, mais aussi à l'extrême division des socialistes. Tout s'est joué mardi soir, lors de la réunion du groupe socialiste, lorsque Martin Schulz, son président, a plaidé avec succès pour que ses 184 députés se réfugient dans l'abstention plutôt que dans l'opposition frontale.