Michel DESTOT Député-maire (PS) de Grenoble
Et si cette menace n'était pas nouvelle, l'Union européenne ayant toujours souffert du poids des nationalismes et des Etats-nations ? Ce sont eux qui ne permettent pas l'avènement de l'Europe politique et sociale depuis la chute du Mur. Ce sont eux qui n'ont pas su faire le choix, face à la crise, d'un plan de relance européen. Ce sont déjà les Etats-nations qui ont limité l'intégration économique en ne permettant pas l'élaboration d'une politique industrielle communautaire ou la réalisation de programme de grands travaux. Reconnaissons que les réflexes de protectionnisme économique préexistaient à la crise. Il suffit de se rappeler les débats sur le plombier polonais ou ceux sur les effets pervers de la mondialisation qui visent à limiter les possibilités de développement économique des pays d'Europe centrale et orientale mais aussi d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Afrique. La montée des communautarismes et la gestion des flux migratoires traduisent une nouvelle forme de nationalisme. Devons-nous donc craindre de retomber dans les pires travers du XXe siècle ? Il vaut mieux réinterroger notre modèle de l'Etat-nation au profit d'une Europe des régions et des villes, qui refuserait la tentation du repli sur soi et fixerait la qualité du vivre ensemble comme nouvelle frontière des solidarités.
PAVEL FISCHER Ambassadeur de la République tchèque en France
La présidence du Conseil de l’Union eur