Bienvenu dans le réel. Yukio Hatoyama, érigé le 30 août en «tombeur» et en «balayeur» du Parti libéral démocrate (PLD, conservateur) qui trônait au pouvoir depuis 1955, a endossé hier le costume de Premier ministre. Après seize années d'opposition, il a, de son propre aveu, une «mission historique». Et a promis hier de répondre à «la douleur et la colère» des Japonais et de «construire un pouvoir politique totalement dédié aux citoyens».
Les défis à relever pour cet homme discret de 62 ans, inconnu à l'étranger, sont énormes. Le pays vieillit et se dépeuple, le chômage grimpe (+ 5,7 %), le travail se précarise, le déficit public est abyssal (bientôt 217 % du produit intérieur brut). Et l'alternance historique voulue fin août est d'abord un vote sanction envers les conservateurs du PLD avant d'être une adhésion enjouée au programme très ambitieux de centre gauche du Parti démocratique du Japon (PDJ). Hatoyama a fait campagne en s'adressant aux ménages, aux plus démunis et aux personnes âgées. Il a promis tous azimuts d'augmenter le pouvoir d'achat, les salaires et les retraites pour relancer la consommation, de mettre fin à l'intérim et aux CDD dans l'industrie, de rendre gratuites les autoroutes, de tendre la main à la Chine et à la Corée, de dompter une haute administration toute puissante, etc. «Sur le nucléaire, sur le climat, sur le financement des retraites et de la politique familiale, sur ses relations avec la Chine et l