L’institution policière chilienne est dans la tourmente. Six agents de la police civile judiciaire et deux carabiniers (la police militarisée) du port de Valparaíso sont accusés d’avoir non seulement facilité la prostitution de jeunes filles mineures, mais de les avoir aussi violées. Ils auraient étouffé l’affaire, évitant que leurs dépôts de plainte n’aboutissent grâce à la complicité d’un procureur du ministère public.
Le scandale éclate début juin lorsque l'émission Contacto, de la chaîne de télévision catholique Canal 13, diffuse une enquête approfondie intitulée les Anges de Charly. Carlos Parra Ruiz, alias Charly, dirige le cabaret Pandemonium et l'hôtel-bar Louisiana, en réalité deux bordels où tapinent des mineures âgées de 12 à 17 ans. Il finit par être arrêté en 2007 et condamné à huit ans de prison ferme.
Tiroir. L'affaire aurait pu s'arrêter là si l'une des filles de Charly, Gloria Valenzuela, âgée de 23 ans, n'avait déposé plainte contre des policiers d'investigation (PDI, équivalent de la police judiciaire française), les accusant d'avoir abusé d'elle dès ses 12 ans et de l'avoir même mise enceinte. Sa plainte finit dans un tiroir.
Mais le sous-commissaire qui a recueilli sa déclaration, Hector Guzman, refuse de se taire. Il tente de se faire entendre… et finit licencié par l'institution pour faute grave. Il envoie alors une lettre à la présidente chilienne, Michelle Bachelet, qui reste sans suite. C'est à ce moment qu'il contact