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TRIBUNE

De quoi le Rhin est-il la frontière ?

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Modérateur Marc Semo, «Libération»
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publié le 18 septembre 2009 à 0h00

FRANCK BAASNER Directeur de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg

Six millions d’habitants, de la Suisse du Nord au Palatinat, en passant par l’Alsace et le pays de Bade, partagent un même bassin de vie, de travail, de culture et même de tradition linguistique. Tout semble prédisposer cet espace à être pionnier de l’Europe des citoyens. Mais, hélas, la réalité est bien plus complexe. Entre Français, Suisses et Allemands, les différences de perceptions persistent. Les flux de travailleurs frontaliers sont fortement asymétriques. La mobilité entre les universités est faible, malgré d’importantes subventions bruxelloises. Le réseau du transport en commun est loin d’être transfrontalier. Les connaissances de la langue du voisin restent trop faibles, notamment en Allemagne. Bref, on a beau injecter des millions d’euros et tenir des discours prometteurs, la frontière qui empêche les citoyens de comprendre pleinement les enjeux de leur futur commun est dans la tête. Il manque une possibilité d’identification avec l’espace de vie partagé, indépendamment des nationalités respectives qui garderont toute leur importance. Une identification citoyenne, par un symbole et un nom, qui laisse la liberté à chacun de s’approprier cette région trinationale qui a bien des atouts.

HÉLÈNE MIARD-DELACROIX Professeur de civilisation allemande à la Sorbonne

En dépit des diverses façons dont disparaît la frontière entre la France et l’Allemagne et de la déterritoria