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TRIBUNE

Les droits de l’homme ont-ils un avenir ?

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Modérateur Eric Aeschimann, «Libération»
par
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

ALAIN FINKIELKRAUT Philosophe

Les droits de l'homme posent le principe d'une limitation de pouvoir. Au lendemain de la Terreur, Benjamin Constant affirmait : «Il y a une partie de l'existence humaine, qui de nécessité, reste individuelle et indépendante, et qui est de droit, hors de toute compétence sociale.»  Les dissidents, face au totalitarisme, ont, à leur tour, défendu cette indépendance. Comme en témoigne, entre autres, l'écrasement du Printemps de Téhéran, ce combat est loin d'être terminé. Mais, dans nos sociétés, un autre front s'est ouvert : au nom des droits de l'homme, on lève, une à une, toutes les barrières aux désirs des individus. Le camp des limites et le camp de l'illimitation brandissent désormais le même étendard. Ainsi, par exemple, la prédation sur Internet devient un acte de liberté, le pillage des auteurs, un progrès de l'égalité entre les hommes, et la transformation de certaines femmes dites mères porteuses, en outils vivants, une mise en œuvre du droit de l'enfant. Voilà qui nous rappelle, a contrario, que si nous voulons améliorer le monde ou, au moins, résister à sa déshumanisation, nous devons penser notre situation en termes de responsabilité, et pas seulement de droits.

ALEKSANDER HALL Historien, politicien polonais

Il n’y a aucun doute, au cours des dernières années l’Occident n’a cessé de s’intéresser à la politique de défense des droits de l’homme. Et cela suite à une perte de légitimité dans ce doma