C'est une lettre ouverte d'une violence extrême que le philosophe iranien Abdolkarim Soroush, un des rares grands intellectuels issus de la révolution islamique, qui vit aujourd'hui en exil aux Etats-Unis, vient d'adresser au Guide suprême, Ali Khamenei. «Vous essayez de laver le sang avec du sang dans l'espoir d'arriver à être propre. Comme si la fraude et la trahison ne suffisaient pas, vous vous êtes embarqué dans le crime et l'assassinat. Comme si trahir et assassiner ne suffisaient pas, vous avez autorisé le viol de détenus. Comme si la fraude, l'assassinat et le viol n'étaient pas encore assez, vous avez accusé [les prisonniers politiques, ndlr] d'espionnage et d'immoralité. […] J'ai le regret de vous dire que les portes du repentir vous sont fermées.» Membre du Haut-Conseil pour la révolution culturelle après la chute du chah, le philosophe a pris ses distances avec le régime en développant une approche libérale de l'islam jusqu'à recommander, à partir de 1996, la séparation de la religion et de l'Etat. Il estime aujourd'hui que le velayat-e faqih, le concept fondateur de la République islamique, qui accorde la primauté aux docteurs religieux, conduit nécessairement au totalitarisme. Entretien.
Même si les manifestations de vendredi ont rassemblé des milliers de personne, le mouvement réformiste ne parvient pas à s’imposer.
Je reste très optimiste sur l'avenir des réformistes. Je crois que le Guide a commis une très grave erreur [en validant l'élection d'Ahmadinejad] et qu'il sera tôt ou tard obligé soit de s'excuser, soit de démissionner.
Reste que les Gardiens de la révolution tiennent la rue…
Mais ils perdent du terrain parce