La gay-pride qui devait avoir lieu hier dans le centre de Belgrade a été annulée samedi, en raison de menaces émanant des ultranationalistes pesant sur la sécurité de l'événement. Une organisatrice du défilé a expliqué que le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, lui avait proposé de tenir le rassemblement homosexuel à Usce, un grand espace vert séparé du centre-ville de Belgrade par le fleuve Save. «C'était pour nous inacceptable. Nous avons en conséquence décider de renoncer à son organisation», a expliqué Dragana Vuckovic. Tout en soulignant que les autorités avaient adressé des «messages de soutien», elle a déploré des actes «d'obstruction opérationnelle» et le manque de coopération de la police de la capitale serbe.
Plusieurs groupuscules ultranationalistes - dont Obraz («honneur») et le Mouvement populaire serbe (SNP) 1389 - avaient menacé de s’en prendre aux participants de la gaypride. Le premier défilé homosexuel à Belgrade, en 2001, s’était soldé par des heurts et plusieurs dizaines de blessés.
Les nationalistes, qui ont voulu organiser hier une «fête populaire serbe» ouverte «aux personnes sexuellement non-déviantes» à l'endroit même où devait débuter la gay-pride annulée, ont été empêchés de se rassembler par la police. Les autorités serbes sont particulièrement nerveuses depuis qu'un supporteur français du club de Toulouse FC a été grièvement blessé, jeudi soir à Belgrade, par des hooligans ultranationalistes déçus d