Obama est noir et l'Amérique, une partie au moins, est raciste. L'élection de ce Président qui avait lancé «une conversation nationale avec le racisme» avait fait oublier cette sinistre réalité. Obama lui-même par sa vie, par sa réussite, par sa double identité voit l'Amérique post-raciale.
La querelle sur son plan de santé sert de prétexte à cette Amérique de la haine et de l’intolérance pour déverser ses griefs. Un refus viscéral qu’un Noir soit à la Maison Blanche. On pourrait penser ce racisme réduit à une marge de petits Blancs sudistes pauvres et perdus.
Cela est sans compter avec leurs relais dans les médias, des télés, des radios de droite, avec des journalistes animateurs dont Glenn Beck est le pire exemple. Le parti républicain lui-même entretient tacitement ces sentiments. Comme on l’avait vu pendant la campagne électorale lorsque Sarah Palin, l’héroïne de cette frange, disait représenter, elle, «l’Amérique réelle». Comprenez à la différence d’Obama, noir, universitaire, urbain qui préfère lire des livres plutôt que de chasser, dépecer et bouffer du caribou. Le racisme se teinte ainsi d’un populisme et d’une opposition simpliste aux élites qui irriguent la politique américaine. Il reste que cette frange malfaisante et les républicains en particulier manquent un rendez-vous avec l’histoire. Ces racistes mènent un combat d’arrière-garde.
L’Amérique change. Ses couleurs. Ses cultures. Son identité est composite et complexe. A la manière d’Obama, de sa famille