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Analyse

Les colons, tabou de la politique israélienne

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Ni la droite ni la gauche n’osent s’attaquer à la population juive installée en Cisjordanie.
publié le 22 septembre 2009 à 0h00

En exigeant d’Israël un gel de la colonisation, comme geste préalable à toute reprise du processus de paix, Barack Obama n’a-t-il pas commis une erreur stratégique ? C’est ce que disent de plus en plus les cercles autorisés et les spécialistes du Proche-Orient. Le président américain aurait en effet sous-estimé la détermination des colons et le soutien dont ils jouissent dans la classe politique israélienne. La méthode, aussi, est critiquée : en imposant le bras de fer à un gouvernement Nétanyahou, aussi extrémiste que faible, Obama s’est condamné à devoir user de moyens de pressions sur Israël, ce qui est toujours délicat pour un président américain, quelle que soit sa couleur politique.

Pourtant, Obama ne s’est pas trompé de cible en concentrant ses efforts sur la colonisation. Pour les Palestiniens, c’est plus qu’un symbole, c’est le principal obstacle, tous les jours grandissant, à la naissance d’un Etat viable jouissant d’une véritable continuité territoriale. Mais ce qui est en train d’apparaître au grand jour, c’est l’importance de la colonisation pour l’establishment politique israélien. Que le gouvernement Nétanyahou, très à droite et élu sur des thèses nationalistes, ne veuille pas fâcher son électorat, ce n’est pas une surprise. Mais depuis la mise en demeure d’Obama, force est de constater que les travaillistes, qui siègent dans la coalition gouvernementale, et Kadima, la formation centriste de Tzipi Livni, ont fait bloc avec Benyamin Nétanyahou.

La colonisation es