Ex-conseiller spécial de Bill Clinton pour le Proche-Orient, l'avocat et politologue Robert Malley est directeur du programme Moyen-Orient à l'International Crisis Group. Il juge la politique d'Obama au Proche-Orient alors que le Président américain a réuni, hier soir à New York, le Palestinien Abbas et l'Israélien Nétanyahou. «Les négociations sur le statut permanent doivent commencer, et elles doivent commencer rapidement», a déclaré Barack Obama, sans obtenir de date précise de ses interlocuteurs.
A voir le processus de paix au Proche-Orient aller d’échec en échec, peut-on encore avoir l’espoir de voir un jour un Etat palestinien ?
Il y a encore plus dangereux que la perte de l'espoir, c'est la perte d'intérêt manifeste pour ce conflit. Un exemple : quand Ehud Olmert [l'ex-Premier ministre israélien, ndlr] a rendu public, fin 2008, ses propositions pour relancer le processus de paix, lesquelles allaient pourtant assez loin, on a eu l'impression qu'elles étaient lancées dans le vide. Auparavant, de telles propositions auraient fait débat. Aujourd'hui, c'est comme si tout tournait à vide. Le premier défi que doit relever Obama sera de lui insuffler une certaine mobilisation. Car, quand les populations voient des dirigeants agir, ils reprennent espoir. Ça sera toujours mieux que les navettes sans fin et sans résultat de George Mitchell [l'émissaire américain pour le Proche-Orient], qui ne font que renforcer le scepticisme. Le discours d'Obama au Caire a été un événement important mais, n'étant pas suivi d'effets, il commence à se dégager une impression de déjà-vu, qui génère sceptici