Nicolas Sarkozy a répliqué hier soir à son homologue iranien qui l'avait mis en cause, la veille, dans une interview à France 2. Mahmoud Ahmadinejad lui demandait de faire un geste en faveur de prisonniers iraniens, pour permettre le retour en France de Clotilde Reiss, bloquée à l'ambassade de France à Téhéran et sous le coup d'une condamnation par la justice iranienne. «C'est du chantage», a répondu Sarkozy, refusant tout «échange», concernant notamment Ali Vakili Rad, condamné en 1994 à perpétuité pour l'assassinat de l'ex-Premier ministre iranien Chapour Bakhtiar. Mais il n'a pas fermé la porte à une demande de libération de Vakili Rad, qui a déjà purgé dix-huit ans de prison, soit la peine de sûreté. «Si la justice estime, dans les mois ou les années qui viennent, selon la procédure normale, qu'il y a lieu de le libérer parce que sa peine aurait été accomplie, a ajouté le président français, c'est le problème de la justice, ce n'est pas le mien.»
Alors que l'escalade verbale entre la France et l'Iran n'avait jamais atteint de tels sommets, Sarkozy a tenu à répondre à Ahmadinejad. Reprenant une formule utilisée par le Français devant les ambassadeurs fin août, l'Iranien avait expliqué mardi soir que «le peuple français mérite mieux que ses dirigeants actuels», accusés de «s'ingérer dans les affaires de notre nation». Sarkozy lui a répondu sur le même ton : «On ne va pas, quand même, être moins courageux que les cent