«Ne vous y trompez pas. Notre adversaire, c'est la droite !» Cet avertissement, lancé lundi par José Luis Zapatero à son propre camp, illustre l'extrême faiblesse du dirigeant socialiste espagnol, dont l'image ne cesse de se dégrader. D'anciens ministres, des caciques du PSOE ou des intellectuels de gauche fustigent ouvertement ses «atermoiements», ses «tergiversations» et son «incapacité» à affronter la crise. Même El País, le quotidien de centre gauche qui, d'ordinaire, soutient sans ciller le gouvernement socialiste, est entré dans la danse, à coups d'éditoriaux au vitriol.
Confusion. «Zétapé» n'a pas la partie facile. L'Espagne est confrontée à une crise économique plus virulente que dans le reste de l'UE, avec un déficit public proche de 19% du PIB et un chômage record, qui devrait dépasser 20% l'an prochain. Les experts estiment que l'Espagne tardera bien plus que les autres grandes économies européennes à se relever. Depuis sa réélection haut la main aux législatives de mars 2008, Zapatero semble céder à l'improvisation, notamment en matière fiscale. Dans un premier temps, il décrète que «le fait de baisser les impôts est une mesure de gauche». Puis, confronté aux déficits publics, il rectifie en annonçant, en début de semaine, «la nécessité d'augmenter la pression fiscale, conformément à une vraie politique de gauche». Incompréhension dans le camp socialiste.
Zapatero doit dégager 15 millia